IL y a deux jours, je recevais, d’un ami qui l’avait reçu la veille de son frère, le texte ci-dessous. Le trouvant non seulement beau, vrais mais surtout tout empreint de force, j’ai pensé le partager avec non seulement les « Coqs du paléolithique » mais avec tous ceux qui attachent encore de l’importance à la vie, à l’histoire de leur club. Pour les COQS des Temps Modernes, Michel est ce Coq qui a migré, comme d’autre (Cédric), en terre Bretonne par Amour, oui monsieur !
Michel, c’est un des trois frères Bosard (Marc entraineur chez les féminines et Jean supportaire du coq). Tous trois ont joué POUR le Coq avec talent et passion.
La finale. (1976)
L’échauffement n’en finissait plus. Il faisait chaud, et bien que je connaisse la nécessité de cet exercice, j’avais hâte d’en finir. L’heure de vérité était venue, et nous étions prêts.
Moi, en tout cas, je n’avais jamais été si prêt.
Une sorte d’euphorie me submergeait. Plus que l’enjeu du match, avec un titre de champion de Belgique à la clef, c’était l’affrontement avec le tenant du titre, Anderlecht, que j’attendais. Je voulais les battre, leur montrer que nous étions les plus forts, leur rentrer dedans, les écraser ! On ne pouvait pas perdre !
On avait cette fois l'équipe pour gagner contre n'importe qui, du moins dans nos têtes, et on avait travaillé dur pour ça. En face, un pack très joueur, à la technique collective légendaire, emmené par le meilleur demi de mêlée, et une ligne de trois-quarts expérimentée.
Et nous ? Tout simplement un pack d'enfer avec un cinq de devant broyeur-concasseur et une troisième ligne très mobile, dont deux anciens trois-quarts, un demi, guerrier s'il en est, un ouvreur qui sait ce que ce mot signifie, au pied gauche adroit, et à la course bizarrement chaloupée du style anguille, flanqué d'un centre aussi bon défenseur qu'attaquant dans les intervalles, faisant la paire avec l'autre centre au jeu plus physique d'un troisième ligne.
Deux ailiers rapides mais imprévisibles encadrant un arrière surdoué et aussi imprévisible. Voilà pour le casting, mais pour le film, c'est ici que j'ai perdu la mémoire, je me rappelle avoir beaucoup couru, et rien d'autre, sinon qu'on venait de gagner...Et l'écrire ferait peut-être ressurgir des souvenirs me suis-je dit, mais que nenni, tintin...
Maintenant que c'est écrit, autant l'envoyer à d'autres, car ce ne sont pas de mauvais souvenirs, non ?
Alors voilà.
(Michel Bosard)
Accueil 